Perchés sur les hauts plateaux du Mézenc, Moudeyres et Bigorre (et Les Maziaux) se distinguent par leur architecture à la fois typique et atypique : des maisons aux toits de chaumes ou de lauze, reflet de la vie du monde rural d’autrefois. Des témoins du passés qui attirent les curieux autant pour leur beauté pour que l’atmosphère reposante des lieux.

Loin des grands axes routiers et à ½ heures du Puy-en-Velay, Moudeyres domine la mystérieuse vallée de l’Aubépin où tournaient autrefois 27 moulins  à eau. Avec ses 7 chaumières traditionnelles, le village est un témoin du passé, emblématique du Mézenc. « La plus ancienne est celle des quatre frères Perrel, datée de 1740 », précise Fanette Gente, membre de l’association gérant l’ancienne Ferme des frères Perrel, aujourd’hui transformée en écomusée.

Remonter le temps à la Ferme des frères Perrel

Là, sous ce toit de chaume, 10 générations de paysans se sont succédées de 1750 à 1974. La ferme des frères Perrel retrace ainsi leur histoire à travers des visites où le temps semble s’être arrêté : lits en alcôve, placards, pierres à venin, outils de sabotier et grande grange au toit de paille… Retour au XVIIIe siècle, dans les conditions austères des longs hivers enneigés du temps jadis.

Ne vous fiez cependant pas aux apparences, « les gens sont souvent ébahis de découvrir Moudeyres. Puis aujourd’hui, on y vit bien… C’est calme, fleuri et authentique. On est heureux de vivre à Moudeyres ! », termine Fanette qui tient également un gîte sur la commune.

Un patrimoine unique, « dans son jus » comme on dit, conservé depuis près de 300 ans… où cerise sur le gâteau, une nouvelle scénographie de miniatures s’est invitée, retraçant l’histoire des frères Perrel et la vie d’autrefois. Des maquettes qui s’accompagnent de jeux de lumière et parfois, d’histoires contées par les guides conférenciers de l’écomusée.

En savoir plus sur la Ferme des frères Perrel :

Un toit de chaume, c’est quoi ?

Moins cher que la lauze, le chaume est à l’époque, une matière première légère et accessible faite à base de paille. En Haute-Loire, de la paille de seigle récoltée à la main, à la faucille ou au battage au fléau, la plus longue possible sans la casser. Les tiges pouvaient atteindre les 2 mètres de long ! Séchées en bottes puis réunies en cloassous (ou cloissous), les poignées de paille étaient enfin fixées parallèlement sur les toits à forte pente du massif du Mézenc, permettant ainsi l’évacuation naturelle de la neige. Une toiture en chaume de dimension moyenne contient 6000 à 8000 cloassous de paille !

Les toitures accessibles d’autrefois, faute d’entretien, disparaissent peu à peu aujourd’hui même si deux autres chaumières attendent leur rénovation dans le village. Si chaumier est un savoir-faire rare qui se perd, Quentin et Manon Falgère ont décidé de le faire revivre à travers leur société de rénovation des toits de chaume. Un métier dans lequel rêve aussi de s’installer Bastien Machet prochainement. Et si grâce à ces bienfaiteurs, les chaumières avaient encore de belles années devant elles ?  

La magie de Bigorre et ses 17 chaumières

Tout comme Moudeyres, les villages de Bigorre et Les Maziaux sont tout ce qu’il y a de plus authentiques. Avec leurs 17 chaumières classées, ces villagesde Saint-Front qui forment aujourd’hui un grand hameau ne peuvent que séduire les amoureux de patrimoine. Calmes et dépaysants, presque féeriques, ils offrent aux visiteurs l’occasion de flâner de chaumière en chaumière, qui sont autant de témoins de l’histoire locale.

Souvent entourées de murs en pierre volcanique pour se protéger du froid et de la burle, ces maisons au toit de chaume (ou en lauze) provoquent un bond dans le passé. Un spectacle saisissant à la découverte des traditions ancestrales du plateau du Mézenc et de nos moyennes montagnes altiligériennes.

Marcher dans les pas des paysans d’antan

Un sentier de randonnée part d’ailleurs à leur rencontre entre Moudeyres et Bigorre, le PR 479 Circuit des Chaumières. Une boucle de 4 heures de marche au départ de Saint-Front, soit 15,7 km et 451 m de dénivelé positif. Attention cependant, il est réputé difficile !

Que les moins sportifs se rassurent, la rue principale du village offre déjà une belle visite des plus accessibles ! Il est de plus particulièrement facile de se garer à l’entrée du village. Pour terminer l’excursion, rendez-vous pourquoi pas sur les hauteurs de Bigorre, au-dessus d’orgues basaltiques, où un petit plateau offre une vue à 360° sur la nature environnante.

De quoi prendre une dernière fois de la hauteur sur les toits de chaume et de lauze de Bigorre avant de regagner ses pénates.

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